COMMISSARIAT / CURATING >> DataffectS @ Galerie de l’UQAM (Montréal) – 11 février au 9 avril 2022

Exposition présentée @ la Galerie de l’UQAM, du 11 février au 9 avril 2022.

Artistes : Cécile Babiole (FR), LAb[au] (BE), Julie Morel (FR), Rodolfo Peraza (CU), Robert Saucier (QC-CA), Véronique Savard (QC-CA), Dominique Sirois (QC-CA), Mathieu Zurstrassen (BE).

Réunissant une diversité de pratiques artistiques, DataffectS examine les enjeux que soulèvent les télécommunications, en explorant notamment l’espace que nous leur accordons, leurs aléas, leurs failles et leurs excès, la manière dont nous en sommes affectés ainsi que la notion d’hyperconnexion. Dans cet ordre d’idées, la commissaire Nathalie Bachand s’interroge sur ce « que révèle cet état d’hyperconnexion – et son absence – sinon que notre perception de la réalité est nécessairement influencée par l’interférence numérique exercée sur notre quotidien, et par son anticipation lorsqu’absente. »

Ces vingt dernières années, nous sommes passés d’un rapport privilégié aux technologies à une omniprésence de celles-ci, du moins dans l’hémisphère nord-occidental. Ailleurs, on attend encore l’accès au wifi public et l’Internet à domicile. Cette présence constante des nouvelles technologies contribue par ailleurs à l’amplification d’un effet de charge mentale. Peu de nos interrelations sont libres d’un lien avec le numérique et, par conséquent, d’un potentiel d’instantanéité. Ce faisant, les distances réduites par nos moyens de communication deviennent autant de raccourcis vers une sollicitation constante et une mise à jour en temps réel de l’état du monde. Véhicule agile, les données numériques sont une « matière » volatile, qui pourtant nous relie.

Les données sont au cœur de nos moyens de communication. Elles portent et transportent nos affects – notre ressenti et notre vécu – à travers divers processus de transfert d’informations. Du télégraphe prénumérique à l’Internet, de la géolocalisation au satellite, les moyens par lesquels nous communiquons témoignent d’un rapport au langage. Ce dernier tend à se transformer et à devenir de plus en plus abstrait – jusqu’à éventuellement se résumer à une séquence de 0 et de 1. Cependant, l’envers du décor révèle que ces méthodes de transmission ne sont pas sans conséquence : labeur, exploitation et dégradation écologique sont souvent occultés de l’équation.

Bringing together a wide range of artistic practices, DataffectS examines questions of telecommunications by exploring the space we allow them, their hazards, flaws and excesses, and how we are affected by them, and by the idea of hyper-connection. In this regard, curator Nathalie Bachand wonders “what does this state of hyper-connection – or the lack of it – reveal other than that our perception of reality is inevitably influenced by the interference exerted by digital technology on our daily lives, and by the expectation of it when it is absent.”

In the past two decades we have moved from the prospect of exciting connections with technology to its omnipresence, at least in the north-western hemisphere. Elsewhere, people are still awaiting access to public Wi-Fi and to the Internet at home. The continuous presence of new technologies also tends to increase our mental workload. Most of our relationships have some link to the digital sphere, and this can make connection instantaneous. The immediacy of our means of communication makes them shortcuts to continual solicitation and to a real-time updating on the state of the world. Digital data are swift vectors of information, “matter” that is volatile yet binding.

Data are at the heart of our digital means of communication. They carry and transport our affects – our sensory and lived experiences – through various information transfer processes. From the pre-digital telegraph to the Internet, geolocation to satellite, the ways by which we communicate show a relationship with language. The latter is changing and becoming ever more abstract – eventually becoming a sequence of 0s and 1s. The other side of the picture reveals that these transmission practices are not without consequence: labour, exploitation and ecological degradation are often the hidden side of the equation.

Opuscule / textes sur les oeuvres et trois micro essais : La latitude des données; Les dystopies ordinaires; L’économie souterraine du Cloud [FR] >>

DataffectS : bande-annonce / teaser >>

Véronique Savard, série Touching the Sun: “Let’s see what lies ahead” (Parker, July
2017), 2018-2025
. Huile sur toile.

Véronique Savard, série Touching the Sun: “Let’s see what lies ahead” (Parker, July
2017), 2018-2025
. Huiles sur toile.

Dominique Sirois, Kobold pour cobalt, 2021. Installation sculpturale.

LAb[au], What Hath God Wrought? 2016. Installation sculpturale, cinétique et sonore.

Dominique Sirois, Kobold pour cobalt, 2021. Installation sculpturale.

Dominique Sirois, Kobold pour cobalt, 2021. Installation sculpturale.

Dominique Sirois, Kobold pour cobalt, 2021. Installation sculpturale.

Véronique Savard, série Touching the Sun: “Let’s see what lies ahead” (Parker, July
2017), 2018-2025
. Huiles sur toile.

LAb[au], What Hath God Wrought? 2016. Installation sculpturale, cinétique et sonore.

LAb[au], What Hath God Wrought? 2016. Installation sculpturale, cinétique et sonore.

LAb[au], What Hath God Wrought? 2016. Installation sculpturale, cinétique et sonore.

Mathieu Zurstrassen, I Love You / I Hate You, TDS* – Trump Derangement Syndrome / Impartiality Bot, 2018. Installation sculpturale et sonore.

Cécile Babiole, Euh…!  Disfluences, 2015. Vidéo monobande, 8min.30.

Mathieu Zurstrassen, I Love You / I Hate You, TDS* – Trump Derangement Syndrome / Impartiality Bot, 2018. Installation sculpturale et sonore.

Cécile Babiole, Euh…!  Disfluences, 2015. Vidéo monobande, 8min.30.

Mathieu Zurstrassen, I Love You / I Hate You, TDS* – Trump Derangement Syndrome / Impartiality Bot, 2018. Installation sculpturale et sonore.

Vue de l’exposition DataffectS, 2022, Galerie de l’UQAM.

Rodolfo Peraza, Naked Link 3.0: A Random IP, 2021. Œuvre internet.

Rodolfo Peraza, Naked Link 3.0: A Random IP, 2021. Œuvre internet.

Julie Morel, Dark (Drying Lakes), 2019. Série de dessins à l’encre conductrice.

Julie Morel, Dark (Drying Lakes), 2019. Série de dessins à l’encre conductrice.

Julie Morel, Dark (Drying Lakes), 2019. Série de dessins à l’encre conductrice.

Julie Morel, Dark (Drying Lakes), 2019. Série de dessins à l’encre conductrice.

Véronique Savard, série Touching the Sun: “Let’s see what lies ahead” (Parker, July
2017), 2018-2025
. Huiles sur toile.

Robert Saucier, Auto/OPT,2021. Installation sonore et robotique.

Véronique Savard, série Touching the Sun: “Let’s see what lies ahead” (Parker, July
2017), 2018-2025
. Huile sur toile.

Véronique Savard, Habit d’astronaute, NASA, 2022.

Robert Saucier, Auto/OPT,2021. Installation sonore et robotique.

Véronique Savard, série Touching the Sun: “Let’s see what lies ahead” (Parker, July
2017), 2018-2025
. Huile sur toile.

Robert Saucier, Auto/OPT,2021. Installation sonore et robotique.

[Crédit photo : © Galerie de l’UQAM]

Nathalie Bachand tient à remercier le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son soutien au projet.

Catégories :Commissariat / Curating

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